Cette première journée de voyage a été un véritable enchantement jusqu'ici. La plaine, le soleil, la fraîcheur du vent, et cette liberté totale ! Après ces jours d'entraînements où la jeune femme s'est mis beaucoup de pression, c'est un répit bienvenu.

Caer profite aussi. June s'est créé, avec l'aide de sa mère, une sorte de veste avec une grande poche à l'avant, sanglée à la taille, où la lapyane peut reposer tranquille, avec juste le bout du nez au vent. Ravie, elle grignote béatement les pissenlits que June ramasse au fur et à mesure de la marche pour lui donner.

Elles ont bien travaillé, depuis la cérémonie. June a découvert en sa lapyane un caractère calme, posé, mais déterminé. Elle fait ce qu'elle a à faire sans tergiverser, sans crainte aucune, mais ne se met pas en danger pour autant. Elle n'est pas très réactive et a besoin de réflexion, mais elle agit avec intelligence. Ce caractère complète bien celui de sa trakyan, plutôt instinctive et impulsive, et encline au doute. Caer fait l'effet d'un baume sur les sautes d'humeur de June, et June galvanise Caerbannog. L'entraînement n'a pas été sans faux pas ni sans difficultés, mais avec Ainas qui se révèle un professeur compétent et attentif, aujourd'hui elles se sentent prêtes à affronter la journée du lendemain.

Le bivouac est tel que l'avait rêvé la jeune femme. La lune et les étoiles, un dîner frugal et la fraîcheur de la nuit pour dormir après une bonne journée de marche. C'est sans mal qu'elle sombre dans le sommeil pour se réveiller à l'aube, fraîche et reposée.

Caer se fait un peu prier, sautillant dans tout le campement avec Hélanix pendant qu'ils rangent leurs affaires, mais ça y est, ils sont à l'entrée du bois. Ici sous les frondaisons, une autre atmosphère se crée, les bruits de la nature sont diffus, la brise se calme. Les sens s'affûtent, et la parole devient silence. C'est un vrai régal pour tous les sens, saturés de la vie environnante, tant animale que végétale.

- Comment tu veux procéder, Ainas ? A l'affût ou à la traque ?

June chuchote, elle a le trac maintenant.

June acquiesce silencieusement et fait un signe à Caer qui se place derrière le petit groupe avec le plus grand sérieux. June ne peut s'empêcher de sourire à voir l'expression d'importance qu'arrive à se donner ce petit bout de fourrure.

Elle est déjà passée en mode "traque" : une avance aux aguets, la plus silencieuse possible, le pas léger, en se servant des ombres du sous-bois. Ainas avance doucement, ses yans scannent les environs, Daï surtout doit couvrir une belle zone de là-haut. June écoute les bruissements, les pépiements, les stridulations d'insectes. Elle sait que ces bruits vont changer à leur approche, et aussi à l'approche de yans sauvages. Le sentier est utilisé régulièrement, et ils aperçoivent les coulées qui le traversent et qui dénotent l'activité débordante de la forêt. C'est un endroit superbe, elle préférerait presque qu'ils soient là en balade plutôt qu'en traque, tellement l'atmosphère est relaxante. Là, elle ressent toujours une bonne dose de trac.

Ils n'iront pas dans la forêt profonde, mais vu ses dimensions, ils pourront marcher quelque temps sans se poser de question sur le trajet du retour. Caer se juche sur ses pattes arrières et scrute autour d'elle, ses oreilles se tournent dans tous les sens et son petit nez a arrêté de remuer. Hélanix est dans la même posture. June les surveille attentivement, elle sait que c'est ainsi que les lapyans identifient les autres yans alentours lorsqu'ils pensent en avoir détecté un. L'étape suivante sera déterminante : yan sauvage ou fausse alerte ?

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'Dé de rencontre' :

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'Dé de rencontre' :

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June écarquille les yeux et ouvre la bouche lentement, avant de la refermer pour mieux observer la bestiole. Mais qu'il est mignon ! Elle se reprend de ce moment de pur émerveillement enfantin avec peine, détaillant la fourrure du petit animal, le bout de ses pattes, sa manière de boire à même le courant avec délicatesse. Il est évident que le moment serait idéal pour attaquer, le furyan leur tourne le dos et tant qu'il boit, il ne peut guère détecter leur présence. Cependant ça lui est difficile, elle a l'habitude d'observer les animaux dans leur vie naturelle et intervenir lui coûte quelque chose, comme un passage à l'action qui changera désormais tout le cours de sa vie. Elle se coule vers Ainas et lui glisse un regard interrogatif.

- Tu veux faire comment ?

Noggy est venue se nicher sous sa main, attentive. Elle ne quitte pas le yan sauvage des yeux, ses oreilles dressées orientées dans sa direction. June sent ses muscles tendus et s'avoue qu'elle-même est bien loin de la sérénité.

June acquiesce en penchant la tête, songeuse. Elle n'aurait pas réussi à penser un plan de cette manière aussi rapidement, ce qui prouve l'expérience qu'Ainas a déjà acquise. Ça lui semble bon, même si Caer a des chances de se faire repérer avant que le combat ne soit engagé et que le furyan les fuie. Discuter du plan plus longtemps est risqué aussi, les yans sauvages n'ont pas pour habitude de rester longtemps plantés au même endroit...

- Ça me va. Il faut juste qu'Helanix se tienne prête au cas où le furyan tente de détaler avant que Noggy soit au contact.

Les chasseurs se tournent vers leurs yans pour délivrer leurs instructions. June est en train de mettre au point un langage à base de signes pour mieux communiquer avec la lapyane en conditions d'affût, mais en si peu de temps, c'est compliqué de créer un vocabulaire fourni. Caerbannog l'observe avec attention, une de ses oreilles tournée légèrement sur le côté ce qui lui donne un air intrigué. Parfois June aimerait bien être dans sa tête de mangeuse de carottes, savoir ce qu'il s'y passe... si ça se trouve elle fait des plans elle aussi ?
Ou elle lui trouve une tête ridicule à faire ces signes.
Elle remue le museau et penche la tête, prouvant par là qu'elle a compris. June flatte sa lapyane de la main, qui se grandit soudain de toute sa courte taille, en mode "je suis la plus forte".

Ainas a déjà envoyé Helanix de l'autre côté du furyan, qui n'a pour l'instant pas réagi. Ouf !
Caer quitte June sans prévenir et descend dans le ruisseau dont la berge forme un repli qui la cache un peu. Elle commence à ramper en direction du furyan. Ça semble à la fois très long et très court... June se rend compte qu'elle a arrêté de respirer. Ainas semble confiant mais en fait elle s'aperçoit à ses phalanges serrées qu'il est tendu aussi. C'est à la fois exaltant et oppressant.

[HRP]Action : Caerbannog se rapproche du furyan en rampant par le cours d'eau pour arriver à son contact et le surprendre, et utilisera Vampirisme si elle en a l'occasion.[/HRP]

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'Dé à 5 faces' :

Caer rampe, une patte après l'autre, ses oreilles couchées sur son dos. De là où ils sont, Ainas et June ne voient guère qu'un peu de fourrure blanche dépasser du rebord de la rive, de temps en temps. Ils retiennent leur souffle. Le furyan a l'air de n'avoir rien remarqué pour l'instant, il se dore la pilule sur la rive, faisant sa toilette. Aucun moyen de détecter Helanix, ce qui a l'air bon signe.

Soudain, il relève la tête... Il n'a pas encore vu la lapyane, mais il a senti le danger. Cet instant où il se fige, avant de chercher à détaler, est le bon... mais Caer surgit l'instant suivant du ruisseau, son petit museau crispé en un rictus agressif que June ne lui avait encore pas vu. Ses yeux rouges brillent comme des escarboucles et des gouttes d'eau luisent au soleil en éclaboussant le furyan. Elle rate de peu son attaque, le furyan avec célérité se retourne vers la forêt et détale !

June se redresse un peu, dépitée. Caer poursuit le furyan avec la ferme intention de lui croquer l'arrière-train. La distance se réduit, alors que le furyan approche de l'orée des buissons...

June ressent un élan de compassion pour le furyan pris entre deux feux. Lorsqu'il aperçoit Helanix devant lui, il jette un regard vers Caerbannog et la détresse se peint sur son petit museau quand il comprend qu'on ne lui a pas laissé le choix. Il tourne la tête en tous sens, cherchant une échappatoire alors que l'étau se referme. Il montre les dents à Cerbannog et tente de lui sauter dessus, mais la lapyane a de l'élan et lui déboule dessus en mode furieuse.

Le furyan se débat et laboure Caer de ses pattes griffues, mais la lapyane tient bon et le chope à la nuque ! Son attaque Vampirisme se déclenche, lui donnant davantage de dynamisme alors que le furyan glapit sous la douleur... Cet étrange mélange de pitié et d'excitation étreint la jeune femme qui songe que, décidément, les choses ne se passent pas ainsi dans la nature... mais, fi de ses considérations philosophiques, Caerbannog est bien décidée à poursuivre le combat et les deux yans entremêlés roulent au sol, faisant naître des tourbillons de poussière. Ils finissent par se séparer, mais le furyan est toujours entre Helanix et Caer, grognant sur la lapyane ses dents toutes dévoilées.

Helanix est dans son dos, tentera-t-il quelque chose ? June jette un regard angoissé à Ainas. Le furyan a l'air encore en forme, malgré sa blessure. Il ne rendra pas les armes facilement. Elle n'ose pas imaginer le taux de stress de ce pauvre yan qui doit penser qu'il se bat pour sa vie.

June se sent rassérénée et réfléchit plus posément, l'espace d'un instant. Ces émotions qu l'envahissent sont normales, et elles ne doivent pas altérer son jugement. Devenir trakyan était un rêve, et les captures seront un lot quotidien. Les yans ressentiront du stress, de la douleur, mais c'est aussi le cas dans leur vie naturelle et elle peut leur offrir un bon avenir. Le combat fait partie des violences naturelles de la vie. C'est tout ce qu'elle se dit tandis que le furyan se retrouve empêtré dans la boue créée par Helanix et piaule, tous ses poils hérissés, tentant de tenir Caer à distance. C'est compter sans la détermination de la lapyane vampire qui tourne autour du furyan un peu à distance avant de bondir en un saut prodigieux sur l'échine du furyan ! Il ne parvient pas à rouler sur le dos, gêné par la boue, et chope une patte de Caer dans la bouche en la secouant frénétiquement. Mais la lapyane a de nouveau attrapé le yan sauvage à la nuque et réitère son exploit ! Les couinements redoublent, puis faiblissent. Il sera sans doute temps d'intervenir. Caer se débat pour dégager sa patte, rouge de sang. Le furyan semble avoir renoncé à la mordre, mais il tente une autre tactique : se détendre comme un ressort pour l'éjecter de son dos. Il a de la ressource, mais sa vitalité lui fait défaut... Est-ce maintenant qu'elle doit le capturer ? L'arkyan roule dans sa paume moite, alors que sa bouche est si sèche... Et si elle le rate ?

... Et alors ? Ce n'est qu'une première chasse. Elle doit se reprendre. Plus ferme, elle se lève des buissons où ils étaient cachés et se rapproche du théâtre des évènements. Le furyan bloque en l'apercevant, puis se débat de plus belle. Caer se retrouve expulsée de l'échine du yan sauvage. Vite !

June s'accroupit, et... lance le rubis vers l'animal pantelant, en espérant qu'il fasse mouche.

- Bravo ma Banny, t'es au top

La lapyane ronronne presque en se faisant câliner par June, qui en profite pour tâter ses membres, étudier sa morsure à la patte, qui n'est pas très profonde mais mal située, en contact avec la terre si la lapyane reste au sol. Le problème c'est qu'elle déborde d'énergie et d'enthousiasme après ce combat et qu'il va être difficile de la confiner dans sa popoche. June n'envisage guère de la laisser dans son arkyan. Elle songe d'ailleurs que ça va être compliqué de promener avec deux ou trois yans en même temps, quoique ça ne semble pas poser de problème à Ainas et à d'autres trakyans qu'elle a pu observer. Mais il faudra attendre un moment calme et un lieu adéquat pour lier connaissance avec son nouvel acolyte. Comment faire pour Caer ? Heureusement sa mère lui a confié quelques bandages propres, June se résout donc à nettoyer à l'eau la plaie de sa lapyane et à l'envelopper d'un bandage, comptant sur la guérison naturelle de ce genre de plaie. Elle fera juste attention à ce que ça ne s'infecte pas, auquel cas il faudra sûrement faire appel à un gardyan...

Puis elle respire. Elle n'a pas vraiment réalisé... c'est sa première chasse et sa première capture ! Bien assistée par Ainas, heureusement, mais elle pourrait exulter un peu ! Le stress redescend en tout cas. Le ruisseau continue à babiller, indifférent aux événements survenus sur sa rive. Les bruits d'insectes et chants d'oiseaux reprennent. La vie de la forêt ne s'est pas arrêtée.

Elle souffle, et lève les yeux sur son collègue.

- Merci. C'était rondement mené.

Puis elle observe la course du soleil. Il doit être environ midi. Seulement midi ?
Il lui semblait avoir vécu une journée entière déjà.

- Qu'est-ce qu'on fait, maintenant, à ton avis ? Je continuerais bien un peu, ne serait-ce que pour profiter. Si la blessure de Caer cicatrise bien.

June acquiesce, un peu distraite, en caressant Caer dont le coeur palpite encore bien fort.

- Oui, j'avoue, j'ai faim maintenant ! Même si on ne prend plus rien, c'est tellement agréable d'être en pleine nature...

Elle se rend compte qu'elle n'a pas lâché le rubyan, toujours serré dans sa main moite. Elle se force à le lâcher, non sans fixer un bon moment l'objet, se demandant quelles sensations éprouvait le furyan. Entendre parler de la capture de yans, de lier un yan à un caillou, c'est une chose... les mystères du Kyan lui apparaissent encore plus étranges maintenant. Elle range l'objet dans sa poche de poitrine, ne se sentant pas du tout de le mettre n'importe où avec le reste de son matériel.

- Et ton plan de rentrer à la lisière ce soir me va parfaitement. Vu le temps, ça nous laisse de quoi faire une belle boucle avant le retour !

Caer sautille autour d'elle en couinant. Elle a faim elle aussi. June commence donc à sortir de son sac les victuailles dont l'a munie sa mère avant le départ, notamment les galettes aux herbes dont raffole la lapyane. Allez, ce midi c'est festin !
Elle a gâté Ainas aussi en cuisinant des biscuits parmi les préférés du jeune homme. C'est comme ça l'épicerie à Fuikodan : sa mère se targue de connaître les plats préférés de la grande majorité de la population du village. June pouffe en poussant le paquet vers son ami.

- Tiens, je crois que c'est pour toi ça.

Quelques galettes sont disponibles pour Helanix évidemment. June grignote en appréciant la chaleur du soleil, et sent peu à peu la détente la gagner... si profondément qu'elle ferait limite une petite sieste ! Quelle belle trakyane nous avons là !

June se réveille limite en sursaut quand Ainas se lève pour commencer à ranger ses affaires. Elle s'est assoupie ! Rouge de confusion, elle replie son sac et se lève en s'époussetant, marmonnant vaguement une excuse avant de se rendre compte que le temps n'a pas tant défilé que ça. Mais c'est le moment, s'ils veulent profiter de leur après-midi.
Caer sieste paresseusement dans sa poche dédiée alors que les humains reprennent les sentiers qui parcourent la forêt, parfois davantage des sentes d'animaux que des passages entretenus par les humains. Ils grimpent peu à peu vers un plateau couvert de fleurs multicolores, l'herbe est haute et les grillons stridulent partout où le soleil darde ses rayons. June adore ce genre d'endroit, des plus paisibles et bucoliques. Elle se laisse un peu aller, mais se reprend vite en main en s'apercevant que son ami est toujours quelque peu vigilant. Alors elle se concentre, il a peut-être envie de chasser à son tour, ce qui est parfaitement normal.

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'Dé de rencontre' :

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Avec le soleil qui passe à travers les branches et éclaire sa fourrure fauve, l'écuryan offre un spectacle magnifique. June se rend compte qu'elle est de nouveau bouche bée, bras ballants bêtement au milieu du chemin, détaillant chaque petit ongle, touffe de poil du regard. Il a un petit museau pointu et de longues oreilles dont l'extrémité se termine en pinceau roux. Son aura évoque vaguement la poussière et le nez lui pique... Elle se bouche le nez pour éviter d'éternuer et se rapproche d'Ainas qui observe également, l'air amusé.

- Il te plaît ?

Elle sait que son ami, même s'il a déjà des yans, n'est pas contre l'idée d'agrandir sa meute et il a déjà été super sympa de l'emmener en forêt alors qu'elle n'a jamais réellement traqué de yan.